Chumi

Nom: Association d'Artisans Chumi Los Uros.
Lieu: Ile chumi, une des îles flottantes des Uros, Puno.
Produits: broderie en flanelle (tapis, cadres, housse de coussin, gilets, sacs, sacs à dos, etc.), et divers articles en joncs (roseaux)

L'Association Chumi est née de l'initiative de Cristina Suaña, responsable des volontaires des Nations-Unis et dirigeante d'un groupe de base lorsqu'elle était adolescente. En 1993 elle assume la présidence de 10 associations de femmes sur l'île des Uros, et cette même année le Président du Conseil pour la Paix lui propose d'assister à un séminaire au Guatemala sur la femme indigène et l'artisanat textile. Pour la première fois elle monte dans l'avion en direction du Guatemala avec plusieurs autres femmes. Lors de cette rencontre elle est désignée responsable des relations avec le Pérou pour un projet de volontariat de l'ONU. A son retour elle remet les rapports à son association mais certaines personnes du Conseil de la Paix, envieuses, l'accusent devant la communauté d'avoir perçu de l'argent et ne pas l'avoir remis à la communauté.Membres de l'association Chumi

"Mais tout ça est faux, car nous avions reçu de l'argent pour le voyage et nos frais personnels et non pour la communauté. Avec toutes ces fausses informations, le 13 Décembre 1993 lors de l'assemblée générale de la communauté, on m'a retiré la Présidence " car on supposait que je n'avais pas remis les dons que j'avais reçu", c'était une calomnie. Les communautés voulaient brûler ma maison et mon père Sabino Pío désespéré leur a dit qu'il rembourserait l'argent réclamé en vendant ses animaux. Je n'avais plus le droit de communiquer, je n'avais plus accès à rien et plus aucune liberté. Dans ma communauté Ils disaient que j'étais un mauvais élément, qu'est ce que je pouvais faire face à tant de personnes unies contre moi? Des femmes voulaient que j'aie une autre chance car l'erreur est humaine, mais les hommes ne comprenaient pas, ils disaient qu'ils allaient brûler ma maison, s'approprier mes biens et m'expulser de la communauté.

La coordinatrice du Conseil pour la Paix nous avait demandé toutes les cartes de visite que nous avons réussi à avoir lors su séminaire, mais avant de donner toutes les cartes j'avais photocopié toutes les adresses et les numéros de téléphone. C'est comme ça que désespérée j'ai pu appelé le PNUD à Lima pur qu'ils me donnent une carte...... Quand j'ai voulu me mettre en communication avec le VNU de Quito en Equateur, ils ont raccroché en me disant : "Cristina, ne leur dit rien s'il te plait, attend que les choses s'arrangent"..... Cette expérience a été un cauchemar que jamais je n'oublierai.
A la fin de l'année le VNU- d'Equateur m'a contacté pour une réunion à Lima mais je n'avais pas d'argent, j'ai fait un prêt à mes parents pour faire ce voyage. C'était la deuxième fois que je venais à la capitale et tout le monde se moquait de moi car je portais les vêtements traditionnels de ma communauté, même en marchant dans la rue j'avais peur. Mais la réunion s'est bien passé, j'ai présenté mon rapport et rêvait que le projet de vendre directement l'artisanat devienne réalité.
J'ai connu CIAP, dont le siège est à Lima, au cours de ce même séjour, l'association est alors rentré en contact avec le VNU pour travailler. Je suis de nouveau rentré dans ma communauté et j'ai réussi à former une association de femmes artisanes le 15 juin 1994 que l'on a appelé Association d'Artisanes CHUMI - situé dans les Uros sur l'île Santa María. C'était un défi pour nous car moi j'avais déjà commencé à travailler comme responsable communautaire du VNU, en rendant visite à différentes associations de Puno et Cuzco, en partageant les expériences des associations de femmes du Guatemala, et d'autres pays. J'assumais la présidence de CHUMI, mon rêve paraissait impossible à atteindre, mais ma décision était de me battre pour atteindre ce but et pour que ma Communauté se rende compte que je voulais travailler pour elle".


En Février 1995 le groupe réussit à intégrer la CIAP. Même si les commandes n'étaient pas abondantes ils s'appliquaient et s'amélioraient de jour en jour. En 1997, le groupe est monté au niveau A, niveau difficile à atteindre en ce temps là. Pendant ce temps, Cristina continuait de travailler comme responsable du VNU jusqu'en 1998.

L'Association

Membres de l'association ChumiL'Association bienque formellement composée de femmes a une particularité, celle d'intégrer comme membre les époux des artisanes. Ils se réunissent tous chaque mois, mais les artisanes se réunissent continuellement dans le local communal pour réaliser leurs travaux. La direction est composée de 5 membres.

Production et commercialisation

La responsable commerciale reçoit les commandes et se charge de les distribuer, généralement lors d'une réunion de membres. Deux personnes sont chargées de faire les dessins sur la toile et toutes les autres femmes brodent, supervisées par les dirigeants. Elles travaillent chez elles ou dans le local de l'association. En ce qui concerne les articles en roseaux, ils sont fabriqués par les époux. A la date de livraison, fixée au préalable, la direction procède au contrôle qualité, à l'emballage et à l'expédition.


Intérêts de l'association pour les membres

Le principal avantage pour les membres est que l'association leur assure une source de revenu à travers la vente de leurs produits, ils reçoivent également une aide alimentaire grâce l'aide d'autres institutions comme Caritas ou PRONAA. Les membres peuvent aussi se voir prêter des fonds qu'ils utiliseront comme bon leur semble.
Activités et Projets Sociaux

L'association organise différentes activités pour ses membres notamment des séances de relaxation dans les bains thermaux. Elle organise, avec d'autres communautés, des tournois de volley-ball, des activités pour le carnaval, etc. A noël, les membres vont pêcher les poisson du lac pour les vendrent et ainsi pouvoir acheter des jouets pour les enfants du groupe. Pour la fête des mères les époux se réunissent et font des cadeaux aux membres.
Tous les membres peuvent participer aussi aux activités de la communauté et aux activités que réalisent les groupes de Puno appartenant à CIAP, il arrive qu'ils offrent des ballons et des sodas aux enfants de l'école.