L’association Ayllu Valence est née suite au voyage réalisé par quatre jeunes gens au Pérou. Après avoir pris la décision de ce voyage, ces derniers ont pris des contacts auprès de plusieurs associations, parmi elles, Ayllu à Toulouse. Après de nombreuses rencontres en France et une présentation complète du projet de l’A.I.P., une mission est confiée à ces jeunes : réaliser un film sur le commerce équitable vu à travers les projets de l’A.I.P.

1986, verra le voyage se réaliser et le film paraîtra en 1987, sous le nom de la Tresse d’Or. Il sera présenté à Genève et recevra un accueil sympathique. Il sert toujours pour les animations que réalisent l’association Ayllu Valence. Il est actualisé par des explications complémentaires ainsi que par les films de la C.I.A.P.

La dynamique qui s ‘est créée autour de ces jeunes a permis à Ayllu Valence de réaliser des ventes, des animations scolaires, des concerts, des semaines sur la littérature latino américaine, etc…

Ayllu importe depuis cette date et tente de promouvoir la culture andine et plus généralement les cultures latino américaines. Le groupe maintien son aide depuis 15 ans et souhaite aujourd’hui investir financièrement dans le projet de coopérative de micro-crédit.

Les membres du groupe ont réalisé, en 1994, une délicate mission d’évaluation, suite aux problèmes au sein de l’A.I.P. Des décisions ont été prises par la suite :

-    continuer le travail avec la C.I.A.P. qui offrait des garanties tant matérielles que d’honnêteté ;

-    abandonner l’A.I.P. à son destin, tout en sachant parfaitement les difficultés que pourraient rencontrer les artisans ayant fait confiance à cette structure.

Un rapport important a alors été établi et proposé aux différents Ayllu de France, ainsi qu’à Solidar’ Monde.

Ce que nous avons vécu à travers cette relation est difficile à résumer. Toutefois, nous pourrions citer quelques points importants qui nous font continuer aujourd’hui :

-     la nécessité de participer à une action de promotion efficace, et dans la durée, de commerce équitable . Il apparaît maintenant que sans être la panacée ce travail remet chacun à une vraie place dans l’échange et permet d’être de véritables partenaires.

-    la curiosité et la découverte permanente d’une autre culture qui nous interroge et nous transforme par ses modes d’action, ses structures et ses représentations.

-    le goût du voyage et la rencontre de l’Autre. Celui qui tout en étant le prochain lointain peut devenir du jour au lendemain le prochain proche.

-    la joie de pouvoir se dire qu’au delà des océans nous avons des amis au Pérou.

Et pourtant ce n’est pas toujours facile : il faut préparer la commande à la C.I.A.P. chaque année. C’est quinze catalogues, plus de 5000 références, et parmi celles-ci en trouver environ 500. Cela prend en gros 15 jours de discussion, le soir après notre travail professionnel. Puis vient le temps de la réception de la commande. Avec toujours le même transitaire depuis 15 ans, la SCAC à Toulouse, les échanges de mails sont nombreux. Il faut traduire la facture, s’assurer que tous les documents sont présents, et s’ils ne le sont pas en informer immédiatement la C.I.A.P. Puis il faut trouver un transporteur entre Toulouse et Valence. Ce n’est pas simple non plus. Enfin les colis arrivent, deux palettes filmées. Attention à vérifier si les colis ne sont pas ouverts et si c’est le cas émettre des réserves auprès du transporteur final. Ce qui veut dire ensuite beaucoup de démarches pour tenter de se faire rembourser les manquants. Ensuite il faut ouvrir les colis et pour cela bien s’organiser : téléphoner à la douzaine de membres d’Ayllu Valence, les inviter à la journée déballage, les faire manger et assurer la garde des enfants des membres du groupe. Une bonne journée à défaire chaque produit, à les identifier sur la facture, à faire les prix en euros et à apposer les étiquettes sur chacun d’entre-eux (c’est obligatoire).

Nous voilà presque prêt pour la vente. Mais pour pouvoir vendre, comme nous n’avons pas de magasins, il faut prévoir des manifestations qui seront l’occasion de la vente. Ces manifestations, bien entendu il faut en faire la publicité : distribuer des tracts, aller en faire la promotion sur les radios locales, fabriquer des invitations personnelles et les envoyer aux anciens acheteurs dont l’adresse est enregistrée dans le fichier informatique que nous tenons, etc…

Le grand jour approche, la veille : installation du stand et montage de l’exposition. Nous vendons l’artisanat en présentant systématiquement des photos des artisans, ou en le mélangeant à des œuvres d’art d’artistes latino-américains avec lesquels nous sommes entrés en contact. C’est encore l’occasion de tous se retrouver et de picniquer ensemble. Le repas se résumant à de la pizza.

Enfin, le grand jour, l’inauguration avec les officiels, les discours préparés bien entendus à l’avance.

La vente se termine et il faut alors récupérer les chèques et les espèces. Pour les espèces, les compter et inscrire le montant dans la comptabilité, pour les chèques, faire de même et mettre à jour le fichier des donateurs. Le lendemain c’est à la banque qu’il faudra porter l’argent ainsi récolter.

Cette dernière nous aura vu auparavant pour le paiement de la facture en dollars.

Les manifestations sont le lieu des ventes, bien sur, mais aussi d’échanges avec notre clientèle. Nous tentons de lui donner la plus amples informations possibles sur le Pérou et allons même jusqu’à lui proposer d’y partir en voyage. Nous voulons aussi expliquer la démarche du commerce équitable et à l’aide des catalogues expliquons le plus clairement possible comment nous fixons les prix à partir de ceux donner par les producteurs.

Des anecdotes sur les stands de vente nous en avons beaucoup : du produit que nous trouvons le plus laid et que nous pensons ne jamais vendre et qui part le premier, jusqu’à l’achat de pièces que nous aimons par des amis qui peu à peu ont appris à connaître la qualité des produits péruviens.

Ceux que nous demandons toujours auprès de la CIAP, c’est :

-    de maintenir une bonne qualité des produits ;

-    que les produits vendus soient le support de la culture andine avec toutes ses différences et son originalité ;

-    que les commandes de notre part soient le plus équitablement possible réparties auprès des producteurs ;

-    que le prix soit la juste rémunération de celui qui fabrique le produit ;

-    que le processus que nous menons soit générateur de développement et de mieux être pour les bénéficiaires.

Nôtre démarche n’est pas humanitaire, elle est simplement humaine et respectueuse de ce que nous dit nôtre partenaire. Ce qui fait l’originalité de ce projet est le continuel échange que nous avons avec la C.I.A.P.

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